Concepteur d'image Calligraphie Malgré un intêret flagrant pour le narcissisme, l'artiste préfère ne pas étaler ici l'étendue sans horizons de sa culture et vous souhaite un bon diaporama. Merci pour lui

7.25.2012

Ode à Marc Lévy



Si le Panthéon empestait un mélange d'auto-satisfaction, de pauvreté littéraire sur une couche de nos ordures ménagères, je mettrais Marc Lévy dans la plus belle des excavations. Le seul hic à cet ambitieux projet mortuaire réside dans le fait, qu’humainement parlant, le bonhomme est toujours en vie. Sur le plan littéraire il est mort-né quelque part entre les lignes de son premier roman « Et si c’était vrai ».
Les critiques ne se trompent pas et relèvent le style d’écriture fin de sixième d’un élève moyen. Beaucoup soulignent la facilité de lecture, une façon moins brutale de dire qu’à défaut d’avoir un meuble à caler ou une meilleure idée pour tuer une heure, on feuillette en de généreuses diagonales un imaginaire aseptisé, plein de clichés et de personnage à la caricature facile. Là où beaucoup voient une tête de gondole, j’ai choisi ma tête de turc. Pas pour le simple plaisir de cracher sur le summum du consumérisme littéraire mais par simple abjection. Et elle commence en première page de ses livres quand on découvre, en gros plan, l’air faussement inspiré de l’auteur. Même photo que d’autres, moins imbus de leur petite personne, ont la décence de présenter en quatrième de couverture. Là au moins le ton est donné. On n’achète pas un livre de Marc Lévy, on achète du Marc Lévy. Un concept, une écriture quasi automatique dirigée dans le sens des attentes du lecteur. Pas de surprise, de rebondissement trop spectaculaire. Un petit plongeon en piscine vaut mieux qu’un saut de l’ange du haut d’une falaise, dans un océan de mots déchaîné.
La Redoute et Castorama  impriment des catalogues de leurs produits, il n'y a donc aucune raison de lire du Marc Lévy. Les passages à priori sensuels ont moins de crédit que les fameuses page des petites culottes et ses descriptions d’intérieur sont plus pauvres que la rubrique Déco de Casto. Marc Lévy est à la littérature ce que le scénariste de plus belle la vie est à la télévision, du convenu pour ménagères semi analphabètes.
De la littérature de plage? Sûrement pas. Les doigts de pieds dans le sable, le soleil est mon seul assommoir.
Si c’était à refaire ? De la même façon qu’on regrette qu’Hitler n’ai pas fait fureur dans la peinture, ML n’aurait pas dû abandonner son emploi d’architecte. Et si ses bâtiments sont à l’image de ses livres, qu’il continue à fabriquer des mobil-home pour la masse là où d’autres construisent des palais somptueux.